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Les petites histoires de Nath

1 janvier 2015

Strasbourg toujours !

Juste une pensée pour sa somptueuse cathédrale

J'évoque son nom et mon cœur s’emballe

Pour cette ville qui m’a vue grandir,

Aimer, pleurer mais plus souvent rire.

Elle n’a pas assisté à ma naissance

Mais fut le berceau de mon enfance

Et le long de sa rivière tortueuse

J’ai passé mes années les plus heureuses.

Cité éternelle, charmeuse et magnifique

Elle offre ses églises gothiques

Aux yeux de ses habitants déjà conquis

Par cette grande dame aux yeux bleus gris.

 

Juste un regard sur ses avenues entrelacées

Mes yeux alors se perdent à contempler

Cette ville mille et une fois parcourue

Redécouverte à chacune de mes venues.

J’admire ses maisons à colombage

Semblant sorties d’un autre âge

Qui lui donnent ce charme intemporel

Et font d’elle une mystérieuse demoiselle.

Quand le soleil de tous ses feux éclaire

Ses façades sculptées dans la pierre

Soudain elle semble avoir une âme

Et devenir une véritable dame.

 

Juste quelques pas au cœur du vieux quartier

Je m’égare le long des rues pavées

Au fil de l’eau claire serpentant

Comme s’il s’agissait de son sang,

Celui-là même qui coule dans mes veines

Car je me sens une vraie alsacienne.

Cette grande ville à l’histoire agitée

M’a vue faire des rêves insensés

Espérer le meilleur pour mon avenir

Devoir la quitter pour m’accomplir.

Mais grâce au ciel je suis revenue

Auprès d’elle et n’en partirais plus.

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29 décembre 2014

Le mur (part 5 fin)

Le jour de ses dix-sept ans, Hans fit le vœu de pouvoir un jour parler avec sa bien-aimée. Il savait très bien qu’il était le seul à pouvoir y faire quelque chose. Certes, il ne pouvait pas, comme par le passé, courir chaque nuit dans les bois pour détruire le mur, une vie n’y aurait pas suffit. En plus, à force, il risquerait d’attirer l’attention, malgré le luxe de précaution qu’il avait prises l’année précédente. Une autre réunion du village pour exposer son point de vue ? Il connaissait déjà la réponse. Pourtant cela restait la seule solution envisageable. S’il arrivait à leur montrer qu’il n’y avait aucun danger de l’autre côté, les habitants se montreraient probablement plus compréhensifs que par le passé. Plutôt qu’une autre réunion qu’il n’était pas sûre de pouvoir mener, il décida de s’en remettre au bouche à oreille. En général ça marchait assez bien. Sitôt dit, sitôt fait, il trouva un de ses camarades de classe, lui chuchota qu’il avait un secret à lui révéler et l’entraîna au milieu des bois. Le garçon, d’abord incrédule, resta muet d’étonnement lorsqu’il aperçut le trou et plus encore quand il vit ce qu’il y avait derrière. Hans lui fit promettre de garder le secret, l’autre acquiesça d’un air entendu et tous deux rentrèrent au village. Comme Hans l’avait espéré, l’autre fut incapable de tenir sa langue et la nouvelle se répandit au village comme une traînée de poudre. L’on fit bientôt la queue près du trou afin de s’assurer de la véracité des rumeurs. Le maire convoqua les habitants à une réunion exceptionnelle où il fut question du mur et de sa démolition éventuelle. Contrairement à la précédente réunion, les gens semblaient plutôt d’accord avec cette idée et Hans s’en félicita. Quelques jours plus tard, une bien étrange procession se dirigeait vers la forêt : c’était un défilé d’hommes et de jeunes garçons armés de pioches, de femmes portant provisions et eau, d’enfants curieux et joueurs. En effet, décision avait été prise d’abattre enfin ce mur grotesque. Hans était, bien entendu, parmi les premiers.

 

Il leur fallut des mois et des mois de labeurs, entre les travaux des champs et les métiers de chacun, pour venir à bout de la partie du mur qui encerclait le village. Les hommes de l’autre côté, d’abord alertés par le fracas des pierres brisées, vinrent proposer leur aide. Tous ensemble, ils frappèrent, cassèrent et déblayèrent. La forêt avait pris des allures de chantier de démolition, mais Hans était en joie. Car, au bout de quelques jours, une brèche suffisamment large lui avait permis de passer de l’autre côté. Il avait enfin pu aborder la demoiselle de ses pensées, portant le doux prénom d’Isabelle. Charmée, cette dernière semblait partager les sentiments du jeune homme et elle avait pris pour habitude de venir personnellement lui apporter à boire pendant qu’il travaillait à la destruction du mur. Et ce fut par une belle matinée de printemps que l’ouvrage fut enfin entièrement anéanti. Les saisons s’étaient enchaînées au rythme du travail, qui n’avait pas cessé malgré le froid et la neige. Tous les habitants, de quel côté qu’ils soient, participèrent à la fête qui fut instituée annuellement afin de célébrer la réunion des deux villages. Et Hans, malgré la place que tenait désormais Isabelle dans son esprit, ne pouvait s’empêcher, en grand rêveur qu’il avait toujours été, qu'il serait formidable que tous les villages du monde entier brisent les murs qui les enferment. Mais ceci est une toute autre histoire...

28 décembre 2014

Le mur (part 4)

Au matin, après une courte nuit de sommeil, il eu soudain envie de retourner dans la forêt pour regarder à travers l’orifice en plein jour. Qui sait, peut-être avait-il mal vu, c'était le milieu de la nuit, il était fatigué, ses yeux avaient très bien pu lui jouer un mauvais tour. Il devait en avoir le cœur net. Arrivé au bon endroit, il hésita quelques secondes avant de jeter un œil. Hélas, il n’avait point eu d’hallucination, l’obscurité n’y était pour rien, il y avait bel et bien un village similaire derrière le sien ! Mais alors quel était l’intérêt de ce mur ? Hans demeurait perplexe. Déçu, il se dit qu’il aurait peut-être dû laisser ce mur, ne jamais y faire de trou car, ainsi, il aurait pu continuer à entretenir le mystère. Il en était là, dans ses réflexions, quand soudain il posa les yeux sur la plus merveilleuse créature qu’il lui fut donné de voir. Là, juste de l’autre côté de la pierre, une magnifique jeune fille venait de s’asseoir sous un arbre, se plongeant dans la lecture d’un livre très épais. Ses cheveux d’or tombant en cascade sur ses épaules semblaient l’auréoler de lumière et ses grands yeux clairs avaient la couleur d’un ciel d’été. On aurait dit une apparition tout juste descendue des nuages. Hans restait figé de surprise et de ravissement, incapable de détacher son regard de cet ange blond. Son cœur s’était mit à battre très fort, jamais auparavant il n’avait ressenti pareille émotion, mais il faut dire que jamais il ne s’était intéressé à autre chose qu’à son mur. Il tomba éperdument amoureux au premier regard.

Et tout à coup ce fut comme s’il n’y avait jamais eu ce mur dans sa tête, son esprit était tout entier rempli de cette sublime image, de cette beauté diaphane à laquelle il ne cessa plus de penser. Une obsession en avait remplacé une autre. Dès qu’il avait un moment de libre, il courait dans les bois et s’abîmait dans la contemplation de la jeune fille, lorsqu’elle était visible depuis le trou. Il pouvait rester des heures à attendre qu’elle vienne s’installer sous l’arbre et si, par malheur, elle n’y apparaissait pas de la journée, la déception était immense. Il s’imaginait lui parler, la faire rire, la faire rêver, mais comment discuter avec elle à travers cette minuscule ouverture ? En outre, personne ne devait savoir ce qu’il avait fait, ni d’un côté, ni de l’autre. C’était son secret. Non, il lui fallait se contenter de l’observer de loin, c’était tout ce qu’il pouvait faire. Bien sûr, il en était très malheureux, mais il ne pouvait pas même envisager de cesser de penser à elle. Ainsi se passa une année entière dans la vie de Hans, une année à observer l’élue de son cœur à la dérobée, une année à rêver d’elle jours et nuits, sans aucun espoir de pouvoir lui parler un jour.

27 décembre 2014

Coup de foudre

 

Des regards qui se croisent, se mêlent

L'espace d'un battement de cils,

Dans les yeux l'éclat d'une étincelle

Quelques secondes, instant fragile.

 

Des sourires fugitivement échangés

Sans un mot, un souffle à peine

Une attirance soudaine et inexpliquée

Des frissons qui parcourent les veines;

 

Des lèvres qui s'espèrent, se frôlent

Dans des baisers à peine esquissés

Des cœurs à l'unisson qui s'affolent

Et le temps qui s'est arrêté.

 

Des corps qui se rapprochent lentement

Des mains qui se joignent, se serrent

Et qui s'étreignent passionnément.

Le monde qui tourne à l'envers.

 

Des doigts qui parcourent, caressent,

Des peaux qui se touchent, frémissent

Dans des gestes emplis de tendresse

Lors d’un moment de pur délice.

 

27 décembre 2014

Le mur (part 3)

Petit à petit, cependant, la déception fit place à un sentiment nouveau dans le cœur de Hans : la persévérance. Il n’allait pas se laisser abattre comme ça, sans réagir. D’accord, il venait de perdre une bataille, mais pas la guerre. Il n’avait pas encore dit son dernier mot. Il n’allait pas passer sa vie à regarder ce maudit mur sans rien tenter pour en percer son secret. Une idée germait en lui : s’il arrivait à ne faire ne serait-ce qu’un petit trou, sa curiosité serait enfin satisfaite. Il irait dans les bois, là où personne ne pourrait s’en apercevoir, ainsi nul n’en saurait rien. La nuit tombée, une fois que le village fut profondément endormi, une ombre furtive se faufila hors d’une chambre de la maison des Pierrefendre. Hans descendit les escaliers sur la pointe des pieds, le plus silencieusement possible, et se dirigea vers la remise, de l’autre côté du jardin. Là, il s’empara d’une pioche et, ainsi armé, pénétra dans les bois. Hans n’en menait pas large, il n’avait jamais aimé l’obscurité, et ce soir c’était bien pire, seul dans cette forêt hostile. Les arbres prenaient des airs menaçants, avec leurs branches qui s’élançaient vers le ciel dans tous les sens. Un cri de bête retentit, Hans sursauta puis se figea sur place. Comprenant au bout de quelques secondes qu’il ne s’agissait que du hululement d’une chouette, il se dit qu’il n’avait rien à craindre et qu’il devait être bien stupide pour prendre peur à cause d'un simple petit animal. Décidant qu’il était à présent assez loin du village, Hans commença à donner de grands coups dans le mur. Dans ce silence, rompu seulement par quelques bruits d’animaux, il avait l’impression qu’on devait l’entendre à des kilomètres à la ronde. Mais il n’en continua pas moins. Cependant il ignorait de quelle épaisseur était le mur, et, cette première nuit, il ne réussit qu’à ébrécher le mur en dépit de quatre  ou cinq heures d’efforts acharnés. Au petit matin, il rentra chez lui, avant que sa famille ne se rende compte de son absence, sachant qu’il allait revenir le soir même, et les soirs suivants, autant de fois qu'il lui serait nécessaire.

 

Chaque nuit, il frappait et frappait encore le mur, toujours au même endroit. C’était un travail de longue haleine, mais Hans était bien décidé à aller jusqu’au bout, il était patient, il avait attendu si longtemps maintenant, que quelques jours de plus ne changeraient pas grand-chose. Aussi, chaque soir, il sortait en douce de la maison, prenait sa pioche et se mettait au travail. L’obscurité lui faisait moins peur, il s’habituait au fur et à mesure aux bruits de la forêt, il se prenait même à apprécier ce calme après l’effervescence de la journée. Bien sûr, ses résultats en classe s’en ressentaient plus encore que lorsqu’il ne faisait que rêver, car à présent il s’endormait en classe la plupart du temps, harassé de fatigue. Ses professeurs et ses parents lui avaient demandé ce qui pouvait bien l’épuiser ainsi et Hans avait répondu qu’il était victime d’insomnies chroniques terribles et qu’il ne savait que faire. Le médecin, aussitôt consulté, lui donna un remède à base de plantes, qu’il fit semblant de prendre. Petit à petit, au cœur des bois, le mur cédait sous ses coups de pioches, et Hans espérait en venir bientôt à bout. Et un beau soir d’été, alors qu’il faisait encore chaud, bien que la nuit fût tombée depuis déjà plusieurs heures, le dernier morceau tomba et le trou apparut. Hans se rendit compte que le mur était d’une épaisseur phénoménale, il lui avait fallut plus d’une trentaine de nuits pour y faire ce trou. Fébrile, il n’osait pas regarder à travers, de peur d’être déçu ou d’y voir des choses terribles. Pourtant il ne pouvait pas en rester là, si près du but. Il prit son courage à deux mains et risqua un œil à travers  l’ouverture. Quelle ne fut pas sa stupeur d’apercevoir un village en tous points identiques au sien ! Les maisons qu’il arrivait à voir dans  le noir ressemblaient à s’y méprendre à celle qu’il habitait. Terriblement déçu, Hans rentra chez lui avant l’aube pour la première fois depuis plusieurs semaines et s’enferma dans sa chambre.

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26 décembre 2014

Alsace, mon amour

 

Je me vante de n’être pas lorraine

Trop fière de mes origines alsaciennes

Même si dans mes veines bleutées

Coule depuis toujours du sang étranger,

Même si je n’y suis pas née

C’est là que mes racines ont poussé.

Cette région restera dans mon cœur

Là-bas j’ai goûté au bonheur.

 

Alsace, tu es ma seule patrie,

Avec toi je veux partager ma vie,

Voir le soleil chaque jour se lever

Sur tes riantes et vertes vallées,

Tes vignes et tes brumeux clochers,

Sous ton ciel changeant, gris ou bleu acier.

Oh Alsace, en mon âme je te chéris

Auprès de toi je veux demeurer ainsi

Au rythme du fleuve tranquille qui te sépare

De ce pays qui bouleversât ton histoire.

Jalouse, j’aurais pu l’être de cette nation

Qui se voulût ta nouvelle terre d’adoption

Mais finalement tu fus plus forte qu’elle

Et nous revins plus brillante et plus belle !

Alsace, tu es et seras mon plus bel avenir

Sur ton sol enfin je reviens m’établir,

Je te promets de ne jamais plus repartir,

Le manque de toi m’a trop fait souffrir.

Alsace, mon amour, mon éternité,

Tu es mon paradis, perdu et retrouvé…

9 décembre 2014

Le mur (part 2)

Entre temps, au fil de ses songes, le petit garçon avait grandi et Hans était devenu un beau jeune homme de seize ans, aux cheveux d’or et aux yeux clairs comme le ciel. Mais, hélas, toujours autant attiré par ce mur, qu’il voyait tous les jours dès qu’il ouvrait les volets de sa chambre, et qui semblait toucher les nuages. Cette envie de savoir le tenaillait, au point de l’empêcher de dormir certains soirs, et d’en faire des cauchemars d’autres. Une nuit, il rêva que le mur se dirigeait vers lui, inexorablement, et se préparait à l’étouffer lorsqu’il se réveilla en sursaut, couvert de sueur. Il ne comprenait pas comment ses pairs pouvaient passer tous les jours devant cette chose pour le moins énigmatique sans être aussitôt assaillis pas mille et une questions. Combien d’hommes sa construction avait-elle nécessité ? Un nombre incalculable probablement, si on en jugeait par le caractère gigantesque de l’ouvrage. Jusqu’où s’étendait-il ? Avait-il au moins une fin ou faisait-il le tour de la terre ? On le voyait en effet serpenter à perte de vue entre les buissons et les rochers, au sortir du village. Mais personne ne le savait, même les plus anciens du village disaient tout ignorer à ce sujet. Ce qui, pour Hans, était tout bonnement inconcevable et inacceptable. Il s’en rendait presque malade, c’était comme une prison dans laquelle il se serait lui-même enfermé. Cette obsession le rendait presque fou. D’ailleurs, sa vie sociale s’en ressentait gravement. Tous ses amis s’étaient éloignés de lui les uns après les autres, lassés de l’entendre discourir continuellement sur le même thème. Nul d’ailleurs ne les en blâmerait. A l’école, trop absorbé par ce monstre visible aussi depuis la salle de classe, Hans collectionnait les mauvaises notes comme d’autres collectionnent les timbres. Enfin, à la maison, la situation n’était guère plus enviable, entre les réprimandes de ses parents à cause de ses notes et les ricanements de ses frères et sœurs incrédules, il vivait un véritable enfer. Mais c’était plus fort que lui, que sa raison même, il fallait qu’il sache.

 

C’est pourquoi Hans décida un jour qu’il lui fallait détruire cette abomination responsable de tous ses malheurs, et mettre enfin à la lumière son secret. Il songea d’abord à l’abattre, armé de sa pioche et de toute sa bonne volonté, mais la tâche lui apparue bien trop lourde pour un homme seul. Alors il se dit que le meilleur moyen était de réunir tous les habitants du village et de les convaincre de briser le mur tous ensemble. Il alla donc voir le maire du village, pour lui demander d’organiser une réunion en vue de débattre, lui confia-t-il, d’une affaire de la plus haute importance. Il refusa d’en dire d’avantage, de peur que le maire n’acceptât pas. Ce dernier organisa tout, non sans se poser quelques questions, et bientôt toutes les âmes du village furent rassemblées dans une salle du conseil municipal. Hans parla fort et bien, expliquant que pour le bien de tous, il fallait s’ouvrir au monde et réduire en poussière ce mur qui dénaturait le paysage. Mais il avait beau se montrer convaincant et être un orateur hors pair, les habitants n’étaient pas d’accord. Ils refusaient obstinément d’abattre le mur. S’il avait été construit, c’est qu’il y avait une raison, sûrement très bonne, et ils craignaient ce qu’ils risqueraient de déclencher. Après tout, Dieu seul savait ce qui se cachait derrière le mur. On pouvait s’attirer les foudres divines, à vouloir démolir ce qui avait toujours été. Le village serait peut-être englouti corps et bien par les flots. Non, décidément, ce serait bien trop long et trop dangereux, des hommes risquaient d’être blessés dans la manœuvre. Il valait mieux pour tout le monde que l’on ne touche à rien. Dépité, Hans quitta la salle et s’en retourna s’enfermer dans sa chambre, le visage collé à la vitre, les yeux fixés sur le mur.

9 décembre 2014

Espana

Fille de la fête et de la nuit,

Tu chantes, tu danses et tu ris

Fille du soleil et des beaux jours,

Tu te pares de tes atours

Pour séduire ceux de passage

Qui à ta beauté sauvage

Ne peuvent longtemps résister,

Pris au piège dans tes filets.

 

Fille de la brise et de l'océan,

Des vagues sur le sable brûlant,

Filles aux couleurs changeantes

Aux senteurs épicées et enivrantes

Tu fais tourner tous les esprits

Quand tu dévoiles petit à petit

Tes précieux trésors si bien cachés,

Aux regards jalousement dissimulés.

 

Fille aux saveurs si parfumées

Et délicieusement sucrées

Fille évoluant dans la musique

En ton paradis harmonique

Tu accueilles les voyageurs

Qui découvrent en ton cœur

Tes rythmes suaves, endiablées

Qui savent les ensorceler.

 

Filles des matins chauds et brumeux

Après de longs soirs langoureux

Filles des étés d’Andalousie

Tu valses, fougueuse, pleine de vie,

Tu enchantes tous les étrangers

Les rends avides de tes délices salés.

Radieuse, tu brilles de mille feux

Immortelle, tu illumines les cieux !

5 décembre 2014

Le mur (part 1)

Le Mur (1)

Une étrange construction, un mur gris long de plusieurs kilomètres, se dressait le long d'un petit village perdu au milieu des collines. Il était si grand et si haut que nul ne pouvait voir se qui se cachait derrière, encore moins en faire le tour. Depuis quand se trouvait-il là ? Qui l’avait fait construire, et surtout pour quelle obscure raison ? Le mystère demeurait entier, personne ne savait rien à son sujet. Il semblait posé là depuis des temps immémoriaux, tel un rempart abritant le village. Les habitants vivaient avec sans trop se poser de question, l’habitude ayant remplacé la curiosité depuis bien longtemps. En effet, pourquoi se triturer la cervelle à essayer de comprendre l’incompréhensible ? Le mur était là, c’était un fait bien établi, et on ne s’en portait pas plus mal. Certes, tout le monde s’accordait sur le fait qu’il n’était pas terrible esthétiquement parlant, mais on s’y habituait, à la longue. Le soleil continuerait à se lever et à se coucher au même rythme, longtemps après eux. La vie s’écoulait sans heurt, tranquillement, entre montagnes et rivières, comme si ça devait durer l’éternité.

 

Mais,  voilà qu’un beau jour, une famille du village, les Pierrefendre, compta un membre de plus, un vigoureux et rondouillard petit garçon que l’on prénomma Hans. On installa le nouveau venu dans une jolie chambre aux tons bleus et or, avec une vue imprenable sur le mur. Ce qui explique sans aucun doute l’intérêt qui naquit dans l’esprit de Hans pour cet ouvrage. Vers l’âge de quatre ou cinq ans, il commença à poser des questions autour de lui. Il demanda d’abord à sa mère ce qu’il y avait derrière le mur. « Je ne sais pas, mon chéri, on ne peut pas le voir » fut la seule réponse qu’il obtint. Peu satisfait, il alla ensuite voir son père, qui hélas lui fit la même réponse évasive. Il continua à questionner les gens, dans l’espoir que quelqu’un en saurait plus, en commençant par sa famille. Frères, sœurs, grands-parents, oncles et tantes, cousins, voisins, tout le monde y passa mais personne ne savait. Las, ayant atteint allègrement ses sept ans, le pauvre Hans dut se résigner à vivre dans l’ignorance la plus totale. Dès lors, il passa le plus clair de son temps libre à observer ces pierres grises et froides, rongé par une infinie curiosité. Il imaginait, dans son esprit d’enfant, ce qui pourrait se trouver derrière ce mur. Il rêvait de châteaux forts, de dragons, de monstres comme ceux de ses livres, de princesses à délivrer, de palais exotiques, de rivières de confiseries, de coffres remplis de jouets, de trésors fabuleux lorsqu’il fut un peu plus grand, et tant encore. Sans cesse, il pensait à ces secrets cachés au reste du monde, si précieux que leur propriétaire avait du ériger cette immense muraille pour les protéger. Il fallait qu’ils fussent prodigieux, fabuleux, pour les préserver dans une telle forteresse !  Ou alors, peut-être, n’y avait-il rien au-delà, peut-être était-ce là la fin du monde et le mur empêchait-il les gens de tomber dans un gouffre infini ? Il avait même été jusqu’à s’imaginer que ce soit ce qui séparait le paradis du monde des vivants. Après tout, pourquoi pas ? Tout était possible. Quelle frustration que cette ignorance dans laquelle on le laissait. Comment se faisait-il que personne ne sache rien ? Il n’avait que ses rêves dans lesquels il pouvait se réfugier pour trouver des réponses...

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